Article tiré du journal La Presse 23 mars 2017
L’INNOVATION: Équipe Microfix, de Terrebonne, a conçu un logiciel de surveillance des réseaux informatiques de PME prévenant les pannes et les cyberattaques, dont les fameux rançongiciels.
Final Manager a vu le jour en 2011 et est commercialisé depuis 2015. Aujourd’hui, ce sont plus de 50 PME qui sont branchées sur ce système de gestion de parc informatique avec analyse intelligente des données recueillies en temps réel.
Cette clientèle a la caractéristique d’avoir des infrastructures informatiques sans avoir une équipe qui se consacre à temps plein à son entretien et à sa surveillance. En contrepartie d’une mensualité, ces PME profitent d’un service de surveillance des réseaux informatiques digne des multinationales.
QUI ?
Président fondateur de Microfix, Mathieu Jacques, 35 ans, est un surdoué de l’informatique, gagnant du concours Expo-sciences à Thetford Mines à 18 ans. Il avait créé à échelle miniature un système de domotique électronique répondant à la voix humaine. Autodidacte, ses diplômes, ce sont les entreprises qu’il a lancées au fil des ans. Microfix, sa troisième entreprise, a été ouverte en 2010 dans le garage de sa maison de Terrebonne.
LE PRODUIT
Comment fonctionne Final Manager ? Microfix installe des sondes sur une multitude d’éléments du réseau informatique de son client. Ces sondes génèrent des données en continu. Les informations sont tirées en temps réel vers la centrale de Microfix, où elles sont analysées en fonction de paramètres conçus sur mesure. L’interface du logiciel présente l’état des installations, donne le portrait de leur performance et affiche les alertes en cas d’anomalies.
Cette façon de faire permet notamment de prévenir les attaques de type rançongiciel où un logiciel malveillant cible les données d’une organisation en les cryptant et en bloquant leur accès. Les pirates exigent ensuite que la victime transmette de l’argent en échange d’une clé permettant de récupérer les données.
« L’analyse intelligente des informations recueillies par de multiples sondes permet à Microfix de détecter rapidement les anomalies dans les fichiers qui sont en train de se faire encrypter avant qu’il ne soit trop tard. »
– Mathieu Jacques, président fondateur de Microfix
Mais le logiciel de Microfix a surtout été conçu pour éviter les pertes de productivité au quotidien. M. Jacques donne l’exemple d’une machine-outil à commande numérique reliée à un serveur informatique. Grâce aux sondes, Microfix détecte que le serveur multiplie anormalement les fichiers de journaux d’événements. Si rien n’est fait, le serveur peut finir par cesser de fonctionner et occasionner l’arrêt de la machine-outil. Final Manager, qui analyse les données en temps réel, s’aperçoit de l’anomalie et déclenche l’alerte à la centrale de l’équipe Microfix, qui intervient rapidement. Le client évite ainsi une perte de productivité conséquence de l’arrêt de sa machine.
DANS L’AVENIR
La PME, dont les revenus affichent une croissance de 30 % en rythme annuel, est prête à passer à la vitesse supérieure. Comme nouvel axe de croissance, Microfix entend, au début de 2018, cibler comme clients potentiels ses propres concurrents, soit des firmes de services technologiques.
« Je vais faire beaucoup plus d’argent en leur vendant le logiciel par client par mois, dit M. Jacques. Jamais ils ne voudront investir tout ce que j’ai mis là-dedans s’ils peuvent l’avoir en contrepartie d’une redevance mensuelle modique par client. »
L’homme d’affaires croit que cette stratégie va faciliter l’entrée de Final Manager aux États-Unis, où le potentiel est grand.